11 août 2017
Les conséquences de l’arrivée de la pillule, il y a 40 ans, a permis de faire évoluer considérablement le modèle familiale.Quels moyens de contraceptions sont le plus utilisés par les françaises ? la pillule a t-elle baissé le nombre d’avortements annuel ?
Voici de nombreuses informations concernant le comportement des femmes face aux naissances.
La famille idéale de ce début de millénaire : un père, une mère et 2 enfants séparés par un intervalle de 3 ans. Ce modèle de famille est en cela l’héritière de la loi Neuwirth autorisant la pilule contraceptive, promulguée il y a quarante ans, le 28 décembre 1967. (voir article sur l’anniversaire de cette loi)
Une révolution pour le modèle familial français.
Pas d’enfant unique car avoir un frère ou une soeur, c’est très bien. Mais 3, c’est vraiment trop compliqué : il faut retrouver un mode de garde, changer de logement, renforcer l’organisation pour les vacances.
Le choix de contraception des françaises, plus de la moitié ont choisi la pillule :
En 2005, selon l’Inpes et l’Inserm, parmi les femmes de 15 à 49 ans qui ne souhaitaient pas être enceintes:
- 57 % faisaient confiance à la pilule,
- 25 % au stérilet,
- 11 % aux préservatifs,
- 3 % aux méthodes locales et naturelles (retrait, abstinence périodique, spermicides),
- 1,5 % à l’implant.
- 2 % étaient stérilisées.
Malgré toutes ces possibilités de contraception, le nombre d’avortement est encore important :
Autorisé en 1975 par la loi Veil, remboursé par la Sécurité sociale depuis 1982, l’avortement est pratiqué en France jusqu’à 12 semaines de grossesse. Malgré la diffusion de la contraception, plus de 200 000 IVG sont enregistrées tous les ans.
Selon l’enquête Cocon conduite par l’Inserm et l’INED, près de 2 grossesses non prévues sur 3 surviennent chez des femmes sous contraception et 23 % des avortements concernent des femmes qui prennent la pilule.
Ces échecs sont souvent liés au fait que le contraceptif n’est pas adapté au mode de vie et à la sexualité de son utilisatrice.
Modèles Familials : Le nombre d’enfants par famille
Parmi les femmes nées en 1960 :
- 40,1 % ont eu 2 enfants,
- 21,9 % trois enfants,
- 17,9 % un enfant,
- 9,7 % quatre enfants ou plus
- et 10,4 % n’ont pas eu d’enfant.
Si l’on compare ces chiffres à ceux de la génération précédente – les femmes nées en 1930 -, on constate :
- une chute notable du nombre de femmes ayant fait des familles nombreuses,
- une légère diminution du nombre de femmes n’ayant pas eu d’enfant,
- une relative stabilité du nombre de femmes ayant eu 1 ou 3 enfants
- et une forte progression du nombre de femmes ayant eu 2 enfants.
2 enfants, 3 ans d’écart, correspond ainsi au modèle familial choisi par une part croissante de Français. Si l’on compare la « descendance finale » des femmes qui avaient 30 ans dans les années 1960 à celle qui avaient le même âge dans les années 1990, on constate l’irrésistible déclin des familles nombreuses :
- le nombre de femmes ayant eu 4 enfants ou plus passe de 25 % à moins de 10 %.
En revanche, la famille à 2 enfants est désormais plébiscitée :
- en 30 ans, la part des couples ayant opté pour ce modèle passe de 25 % à plus de 40 %.
Avec la contraception, les écarts entre les enfants se sont, eux aussi, standardisés.
Aujourd’hui, la moitié des secondes naissances, au sein d’une même union, surviennent dans les 3 ans qui suivent la première.
En revanche, les enfants très rapprochés sont devenus rares : dans les années 1990, seulement 6 % des secondes naissances survenaient au cours de l’année qui suivait la 1ère, contre 20 % dans les années 1960.
40 ans après la promulgation de la loi Neuwirth, la contraception est pleinement entrée dans les moeurs :
- en 2005, plus de 95 % des femmes qui n’étaient pas stériles, qui avaient une activité sexuelle et qui ne souhaitaient pas avoir d’enfants utilisaient une méthode contraceptive.
Les enfants sont de plus en plus « programmés »
Entre la fin des années 1960 et les années 1990, la part des naissances que les parents considèrent comme « bien planifiées » est passée de 59 à 83 %.
« La diminution de la part des naissances non désirées ou mal planifiées a eu lieu très rapidement, en une dizaine d’années seulement, entre 1970 et 1980 à peu près, notent MM. Régnier-Loilier et Léridon dans leur étude.
Elle a touché les femmes de tous âges, même si les plus jeunes restent les plus concernées. »
Pour Arnaud Régnier-Loilier, la révolution contraceptive des années 1970 a profondément modifié le rapport aux enfants et à la famille. « Avant la loi Neuwirth, les femmes vivaient dans la crainte perpétuelle d’être enceintes, et elles devaient constamment « faire attention », souligne-t-il. Aujourd’hui, l’état normal, c’est au contraire celui où l’on n’est pas exposé à une grossesse, puisque la plupart des femmes ont une méthode contraceptive continue dès leurs premiers rapports sexuels. Avoir un enfant, cela suppose donc, dans la plupart des cas, de réfléchir, de prendre une décision et d’arrêter sa contraception. »
Pour beaucoup de couples, la planification des naissances n’est pas seulement un héritage de la loi Neuwirth : elle est aussi le corollaire du travail des femmes.
Depuis leur entrée dans le monde du salariat, au cours des années 1970, le nombre de couples « bi actifs » ne cesse de croître :
- En l’an 2000, 65 % des couples cumulaient 2 emplois.