13 décembre 2021
Déjà plusieurs semaines que nous avons vu à l’Européen le dernier spectacle de Kyan Khojandi entre copines, le 25 octobre 2019 pour être précises. Et plusieurs semaines qu’on a du mal à sortir une critique constructive.
Mais comme dans notre entourage plusieurs nous ont demandé notre avis, on va essayer de vous résumer notre ressenti comme nous l’avions fait pour le spectacle Bonne nuit Blanche de Blanche Gardin.
Tout d’abord pour comprendre, si ce n’est pas déjà fait on vous invite à voir son dernier spectacle Pulsions qu’il a gracieusement mis en ligne sur sa chaîne Youtube
Il s’agit de son premier spectacle sur scène de 2016/2017 depuis la série Bref qui avait littéralement cartonné et qu’on adore toujours autant.
Depuis 2012, on suit Kyan Khojandi notamment à travers ses nombreuses interventions sur des podcasts où il est d’une pertinence et d’une sagesse inspirante. Il se positionne limite en gendre idéal parfois.
C’est donc naturellement qu’on a été voir son nouveau spectacle Une Bonne Soirée à l’Européen entre copines. La salle était blindée avec un public de 16 à 60 ans et plus.
Il y a des running gag, un vrai fil conducteur et ce nouveau spectacle est encore meilleur en répliques, improvisations, subtilités que le précédent. Kyan a du talent, c’est indéniable.
Et c’est pour cela qu’on a du mal à donner un retour construit sur le spectacle de Kyan Khojandi
Nous savons que le stand up est basé sur du vécu, que ce type de spectacles est souvent le témoignage d’une époque et c’est le cas avec Une Bonne Soirée de Kyan Khojandi.
Attention léger spoiler
Quand on se questionne beaucoup sur la masculinité et son impact dans notre société (notamment avec l’excellent podcast Les Couilles sur la table et Ils Se Confient), on finit par prendre du recul sur comment la société et la culture pop (entre autres) nous formatent.
Kyan Khojandi dans son spectacle Une bonne soirée n’échappe pas à la règle, il nous partage des passages remplis de tendresse sur son éducation, ses relations, ses questionnements enfant et adulte.
Puis forcément sur sa sexualité, on y retrouve toujours les branlettes de Bref mais cette fois elles sont accompagnées du fantasme et cliché plan à 3.
À ce sujet et pour compenser, on vous invite à écouter ci-dessous le témoignage d’un mec de 25 ans qui a vécu un plan à 3 dans une toute autre version.
À la fin du spectacle, nous étions bien sûr debout pendant la standing ovation largement mérité pour son talent d’humoriste et nous avoir fait rigoler pendant plus d’une heure.
Mais nous sommes toujours un peu perturbées par la chute et donc la conclusion.
Nous en avons beaucoup parlé entre nous. Il y a les déçues car toujours plus de stéréotypes de genre et celles plus mitigées qui se disent qu’il s’agit d’une réalité, que c’est un fait et que ça ne sert à rien de l’occulter.
Kyan est (presque) un mec comme les autres qui a grandi avec la culture du porno.
Tout comme le marketing et la publicité, si on cultive et parle à la masse alors le succès est assuré ce qu’il réussit grandement depuis toujours avec Bref et maintenant avec Une Bonne Soirée.
Cependant Kyan Khojandi n’a pas besoin de ça et c’est peut-être pour ça qu’il nous a un peu déçu.
Avec toutes ses réflexions personnelles dans ses nombreuses interviews et son influence, on aurait aimé le voir déconstruire les mythes de la virilité dont notamment ce « trophée », « faire-valoir » qu’est de vivre un plan à 3 et qui assurément va le rendre encore plus populaire aux yeux entre autres de la gente masculine.
Heureusement Bigard est chaque jour un peu plus ringard mais visiblement il y a encore un long chemin pour ne plus faire rire la masse avec sa bite et un plan à 3.
Ce qu’arrive brillamment à faire l’humoriste Laurent Sciamma et qui nous a un peu rassuré quelques jours après sur la scène du Café de la Gare. Article à venir.
Les places pour le spectacle Une Bonne Soirée de Kyan Khojandi sont disponibles sur Fnac Spectacles un peu partout en France.
Le S malgré lui
4 décembre 2019 at 11 h 37 minQuand est-ce que tu cesseras de parler de toi au pluriel ?
Bridget
4 décembre 2019 at 12 h 36 minOn était véritablement deux à voir le spectacle et à débattre après l’avoir vu d’où cette critique.