4 mai 2019
En allant voir Pride, je craignais de voir encore un film sur l’homosexualité qui soit fixé sur la sexualité. Mais quelle surprise!
Pride est un film gay oui, mais qui ne se définit pas rapport à la sexualité et dans lequel on peut enfin parler de politique et d’engagement.
Pour la première fois avec Pride, j’ai découvert une pierre angulaire entre un film grand publique et un film gay, ce qui fait la force de ce long métrage.
Pride, c’est avant tout une histoire humaine qui repose sur un scénario qui évite les clichés.
Le film parle des préjudices à propos des communautés gays en comparaison aux préjudices subit par les mineurs sous Tatcher. Matthew Warchus a brillamment su mettre en exergue d’autres conflits au delà des conflits et des contradictions à l’intérieur de chacun des groupes.
L’intérêt particulier de cette histoire ce que ce n’est pas seulement les groupes en eux-même qui racontent l’histoire. Il s’agit avant tout d’un film dans lequel chacun peut se projeter et se reconnaitre à travers toutes les personnalités dépeintes, tant chez les mineurs que chez les homosexuels.
Pride c’est un film au sujet des gens, des combats et des victoires.
Un film qui se veut être un écho à l’actualité, et à un moment fort de l’histoire pour lequel il n’existe aucun devoir de mémoire, pire, ce fait sidérant de l’ »Angleterre 1980’s » est méconnu.
Pourtant la grève des mineurs fut une étape sociale importante sous le gouvernement de Tatcher, et une véritable avancée pour la cause homosexuelle. Aucun livre d’histoire n’en parle et jusqu’ici aucune maison de production n’a accepté de financer ce film qui aurait pu être tout aussi efficace il y a dix ans.
À travers cette histoire, même les jeunes générations qui n’ont aucune mémoire de cette période de l’histoire peuvent pour autant s’y retrouver. L’expérience de nostalgie n’est pas indispensable, chacun peut y trouver quelque chose, qui pour une raison ou une autre, soit inspirante.
La Bande Annonce de Pride
Ce film est une véritable bouffée d’air frais à notre époque où les gens sont profondément enfermés dans une culture individualiste et hyper compétitive.
L’histoire de Pride est celle d’un échec, mais qui passe efficacement le message que le défaite n’est pas une excuse à nos actions, que ce n’est pas une raison suffisante pour abandonner le combat, qu’il soit politique ou social.
C’est une différente sorte de victoire, la preuve ultime que l’on peut s’entraider même si l’on supporte des causes très différentes, le rappel de ce qu’est la véritable solidarité.
Pride est une façon de s’adresser à la cause homosexuelle, de montrer qu’on peut se mobiliser et qu’on est capable de se mettre en mouvement pour défendre une cause. Les luttes ne sont pas derrière nous comme on peut trouver souvent le penser. A travers cette deuxième expérience cinématographique, Matthew Warchus traite avec subtilité, finesse, émotion et drôlerie des thèmes de l’homophobie, de l’activisme et de la solidarité.
L’ensemble des personnages offrent de véritables remises en question au public et un véritable voyage personnel quel que soit notre histoire. Les personnages y sont terriblement attachants, l’engagement de ces communautés est très excitant et parvient à nous rappeler à merveille qu’à l’heure où internet permet à tout le monde de se connecter avec l’illusion de faire parti d’une communauté, s’impliquer dans une cause est plus important.
Vu et approuvé par Amara