Toujours ébahie, après un mois…

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    Anonyme
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    Bonsoir les filles, voici mon témoignage:

    Nous étions ensemble depuis 6 ans. Relation commencée sur des bases peu saines, je n’étais pas du tout remise de ma précédente rupture, il avait de gros doutes concernant sa vie pro, on s’est fait du bien mutuellement puis on est rapidement tombé amoureux.
    Nous nous sommes installés ensemble au bout de 6 ou 7 mois. Relation ordinaire et extra-ordinaire, un amour fou et fougueux mais aussi des engueulades monumentales.
    En avril j’ai eu quelques inquiétudes. Certes il avait de nouveau des problèmes dans sa vie pro (il n’a jamais cessé d’en voir en fait), mais pour la première fois j’ai ressenti qu’il mettait de la distance entre nous. Ca m’a fait tellement peur que je n’ai pas osé lui poser la question, j’ai attendu qu’il aille mieux pour lui confier que j’avais eu la trouille. Il m’a regardé genre mais t’es une folle, qu’est ce que tu vas t’imaginer ma pauv’ fille? Vous voyez…
    Bref le 25 de ce même mois il m’annonce qu’il a de gros doutes nous concernant. Que notre vie de couple n’est pas optimale. Sexuellement entre autres, la routine pesante, le manque de tendresse… Qu’il ne nous voit pas vivre de cette manière dans le futur. Et que c’est maintenant que nous devons bosser là-dessus, mais qu’il n’est pas certain de l’issue de tout ce cheminement. Comme nous devons partir en voyage une semaine plus tard, il me dit que nous retrouver rien qu’à deux nous permettra probablement d’y voir plus clair. Malheureusement pour moi il me donne de l’espoir aussi, il utilise des mots comme "reconstuction de couple". Enfin, il dit qu’il m’aime encore, mais que la petite étincelle qui devrait être là, malgré les années, n’y est plus.
    Nous partons donc, dans cette ambiance. Quelques jours de larmes, de colère, d’incompréhension. Aucune tendresse. Moi j’aurais l’impression de tenter de le corrompre, lui n’en a tout simplement pas envie.
    Il tombe extrêmement malade, il somatise à mort (ça nous l’avons compris avec un peu de recul), des crises d’asthme graves, le ok qui dure trois jours, une toux qui lui déchire la gorge, les bronches etc…
    Il s’en veut car il aurait aimé aller jusqu’au bout de ce voyage, mais en même temps il nous prend pour deux imbéciles d’être partis dans cette ambiance de merde sans personne à qui nous confier individuellement.
    Mais nous décidons de rentrer.
    Entre-temps de déroule l’une des pires journées de ma vie: il m’annonce qu’il fréquente quelqu’un d’autre. Oh il me dit que ce n’est pas sérieux, que cette personne ne compte pas dans son questionnement, qu’il n’est pas assez bête pour planter une relation de 6 ans pour un quasi rien d’un mois et demi.
    Qu’il ne s’est rien passé entre eux, ou si peu.
    Qu’il ne me donnera aucun détail car cela me ferait encore plus de mal.
    Tout juste j’apprends que c’est une femme que je ne connais pas.
    Qu’elle est au courant qu’il est en couple.
    Enfin il se dédouane en me disant que cette aventure n’est qu’une conséquence de nos problèmes de base. A l’époque je le crois, aujourd’hui je sais qu’il essayait juste de se dédouaner.
    Un autre détail important: il a fini par me le dire parce qu’il était persuadé que je savais tout.
    Nous rentrons de "vacances", il ne tient plus debout, ça ne sert à rien d’insister.
    Je le réconforte encore. Malgré tout je ressens une certaine jouissance pendant qu’il a une crise, je ne le dis pas tout haute mais je pense que dans un sens c’est bien fait pour sa gueule.
    Il faut qu’on s’éloigne pendant au moins quelques jours.
    Ma meilleure amie est prête à m’accueillir, lui n’a que ses parents qui vont le harceler de questions, qui plus est il n’est pas en état de voyager, le choix est fait, c’est moi qui part. Non sans qu’il m’ait répété qu’il n’avait pas du tout l’intention d’aller chez elle, que je pouvais constater par moi même qu’il en était été bien incapable. C’est pas faux.
    Mais dès que j’ai eu le dos tourné il lui a envoyé un mail.
    Comment je l’ai su? Je vous le donne en mille: j’ai piraté sa boîte.
    Pourquoi? Pour répondre à ces questions: qui, quoi, où, comment, pourquoi?
    Trop de zones d’ombre, il m’en a dit trop ou trop peu.
    Donc ce matin là je me connecte, j’ai une trouille bleue de trouver quelque chose de suspect. Et j’ai trouvé. Un mail d’elle, une femme qu’il a rencontré via son boulot. Qu’il était censé n’avoir rencontré que deux fois.
    Un mail rempli de mots d’amour, elle lui dit qu’elle aimerait tellement être à ses côtés pour pouvoir le réconforter, qu’elle l’aime si fort, bla, bla et bla.
    J’aurais pu surveiller leurs échanges dès ce moment là (le mail d’origine, celui de mon ex, avait été effacé, et celui là n’avait pas encore été lu par lui, j’ai comme qui dirait eu du bol de tomber dessus), mais je suis allée le réveiller et le confronter. Il n’a pas pu me dire grand chose, en gros il a maintenu son discours, m’a dit que c’était elle qui parlait comme ça, que pour lui ce n’était pas sérieux.
    Mais à force de gratter on obtient quelques miettes. Il m’a dit qu’il avait retrouvé auprès d’elle un peu de ce qui lui manquait dans notre relation, et qu’il s’étaient dit des choses.
    J’avais la nausée, je suis partie dès que j’ai pu. J’ai retrouvé ma meilleure amie, qui m’a dit qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Lui me prétendait n’avoir fait que la prévenir de notre retour et de son état de santé. Mais une réponse pareille ne correspondait pas à un message aussi froid.
    Bref ce soir là je dors chez elle, et nous nous connectons sur la page facebook de mon ex (nous nous sommes échangés nos mots de passe pour nous prouver notre confiance l’un à l’autre il y a des années, visiblement il avait oublié ce détail), pour voir des photos d’elle (elle est dans ses contacts, je le sais car j’avais tiqué sur un commentaire qu’il avait écrit sous une photo de cette femme, il a des centaines de contacts mais là c’était une private joke et ça me faisait ch.. de ne pas en comprendre le sens, il a trouvé une explication tout-à-fait plausible, je n’avais même pas fait le rapprochement).
    Je voulais montrer à ma meilleure amie que cette femme n’est pas plus jolie que moi, elle me ressemble en plus. Et surtout ce mail était tellement mièvre, du collector, il fallait que je le lui fasse lire.
    Mais c’est sur une conversation chat que nous sommes tombées.
    Encore une sacrée droite dans ma gueule. Un échange entre amoureux quoi… Où il n’est pas du tout question de moi, mais d’eux deux. Il lui dit que ce sont les débuts d’une relation, qu’à ce moment c’est toujours chaud-boulette mais que ça ne dure pas. Elle lui répond que ce ne sont pas des débuts ordinaires, qu’elle n’avait jamais regardé quelqu’un dans les yeux jusqu’à en pleurer. Il répond que lui non-plus (c’est faux mais il l’a oublié apparement). Elle lui dit qu’elle veut passer le reste de sa vie avec lui, il lui répond la même chose. Elle lui dit qu’elle l’aime, il lui répond qu’il l’aime aussi, énormément.
    Mais il tranche en kui disant qu’elle doit s’attendre à ce que ce soit difficile, à cause de son boulot. Elle lui répond qu’elle le soutiendra jusqu’au bout. Bla, bla et bla. Et merci mon coeur, et vivement 22h qu’on s’appelle.
    Je n’avais jamais ressenti ça. Ces sensations physiques et mentales. Jamais.
    J’ai téléphoné tout de suite, je lui ai annoncé que c’était fini, et que j’avais lu leur conversation. Qu’il n’avait pas de couilles. Qu’il n’avait pas intérêt à me laisser l’appartement sur les bras (c’est lui qui avait insisté pour qu’on le prenne. Qu’on se verrait le lendemain pour régler les premiers détails.
    Il m’a ensuite envoyé un long message en me disant qu’il ne voulait pas que ça se termine ainsi, qu’il ne savait pas comment faire, que tout misérable qu’il était à ce moment là, même avec elle, il n’avait jamais cessé de m’aimer mais qu’il m’avait désormais perdue et que ses mots de servaient plus à rien.
    J’ai envoyé un mail à cette femme. Je voulais savoir depuis combien de temps ils se voyaient, et si elle était au courant qu’il avait quelqu’un dans sa vie.
    Elle m’a répondu qu’ils se fréquentaient depuis mi-février (soit un mois de plus qu’avoué par lui), qu’elle avait très vite ressenti pour lui un sentiment inexprimable, comme s’il était l’homme qu’elle avait attendu toute sa vie. Que le fait qu’il soit avec quelqu’un lui avait vite posé problème et qu’elle lui avait demandé de faire un choix.
    Elle a l’air persuadé qu’il m’aurait quittée, alors que lui me dit encore aujourd’hui qu’il ne savait plus où il en était. Je pense qu’il nous a menti à toutes les deux.
    Ca a été notre seul contact.
    Le lendemain nous nous sommes vus, j’ai décidé subitement de garder l’appart, dans l’idée de le réaménager à ma façon. Après tout je ne voyais pas pourquoi j’aurais dû me taper les difficultés d’une recherche et d’un déménagement.
    Il l’a assez mal pris, m’accusant de le foutre dehors.
    Mais à ce moment là nous étions encore dans l’indécision. Incapables de se dire on continue ou on arrête.
    J’ai appris la genèse du truc. Ils se sont vus via le boulot, il devait lui rendre un travail et elle a été très directe, lui a dit qu’il lui plaisait. Il a répondu qu’il avait une compagne, pourtant il se sont revus, à l’initiative de qui ça je ne le saurai jamais.
    Tout était tellement soudain.
    Il est parti.
    J’ai rassemblé ses affaires dans un coin en attendant qu’il vienne les chercher.
    Je n’espérais qu’une chose, qu’il revienne et me supplie de le reprendre, et j’aurais dit oui, on oublie tout et on recommence.
    Mais il ne l’a pas fait.
    J’ai soudain pris conscience du fait qu’il s’en tirait à très bon compte. J’étais restée très douce, compréhensive, je n’avais même pas elevé la voix.
    Et d’un seul coup, le "je ne méritais pas ça, je suis la victime".
    Ce soir là (après ma reprise anticipée du boulot, qui m’a fait beaucoup de bien), je lui ai écrit un très long mail dans lequel je crachais toute ma valda, en lui expliquant que j’étais encore trop fragile pour lui dire toutes ces choses en face.
    Le lendemain on s’est échangé des sms, il a très mal réagi à mon mail, peut-être que j’ai remis en cause le statut de héros tout propret qu’il pensait détenir.
    Ca a été très violent, j’en tremblais.
    Mais j’ai quasi immédiatement senti qu’il fallait que ça se passe, que tout s’était fait trop en douceur, qu’il fallait que ça clashe.
    Lorsqu’il est venu chercher ses affaires, il avait des larmes plein les yeux. Il m’a dit qu’il ressentait encore des choses très fortes pour moi. J’ai répondu que j’étais dans le même cas, malgré le mal qu’il m’a fait.
    Il a toujours refusé de se positionner. Cette fois là je m’en suis tirée avec un "il faudra longtemps" et un "je serai bien ingrat de tenter de recoller les morceaux après tout le mal que je t’ai fait".
    Nous savions que nous serions amenés à nous revoir à nouveau, pour la logistique.
    Ca s’est passé samedi.
    Entre-temps j’ai continué à lire ses mails, pendant une bonne semaine.
    J’ai appris des détails sur leur charmante petite vie. Je vois qu’il fanfaronne et qu’il souhaite présenter aux gens "sa nouvelle femme". Des gens que je connaissais aussi. Des amis à lui.
    Il dit aussi à la personne qui le suit, pas un psy mais une assistante sociale de son boulot (on va dire que c’est le seul être humain à qui il ne ment pas, d’ailleurs il m’a avoué qu’elle était au courant de tout depuis leur premier entretien) que ce qui les lie est très fort mais qu’il a conscience qu’au début d’une relation c’est toujours très fort. Qu’il a très peur de tout ça, d’avoir fait le mauvais choix. Qu’il s’en veut de ne pas avoir tenté d’avantage avec moi.
    J’ai appris qu’ils partent en city-trip, qu’ils se cherchent un appart plus grand etc.. J’ai arrêté de lire ses mails parce qu’autant ça me permettait de concrétiser cette nouvelle vie dont je ne fais pas partie et ne sais rien, autant je me prenais des droites à chaque info positive. Limite j’avais le coeur retourné dès que je tapais son mot de passe. Et pourtant je continuais.
    J’ai préféré rester sur ce point d’interrogation.
    Même si encore aujourd’hui ça me brûle les doigts.
    Samedi à 15h nous avions rendez-vous. Il a halluciné devant les changements que j’ai apporté à l’appart. J’ai failli lui répondre qu’il n’avait pas donner son opinion.
    J’ai appris qu’il suit désormais une vraie thérapie. Il a pris conscience du mal qu’il m’a fait, de sa position de bourreau. Il a laissé tomber ses arguments à la noix. Il sait qu’il est en tort, concerant l’infidélité il a cessé de se chercher des excuses bidons. Il a compris qu’il avait toujours laissé le destin décidé pour lui. Il a toujours tout survolé. Y compris cette aventure. Il a été pris dans un tourbillon, ne sachant plus comment s’en sortir. Et j’ai finalement apporté la solution en décidant pour nous deux, enfin pour nous trois, le jour où j’ai surpis cette conversation et décidé de le quitter (même si c’était la colère qui parlait, pas mon coeur, mais ça aussi il le savait).
    Je lui ai suggéré de changer ses mots de passe, comme ça il sait que je sais.
    Il m’a posé des questions sur mon quotidien, mes projets. Je suis restée très évasive, lui ai parlé uniquement de ce sont j’avais décidé de lui parler. Et comme mieux vaut faire envie que pitié, je me suis fait hyper-belle.
    Je regrette un peu car il a peut-être l’impression que je vais bien, alors que ce n’est pas le cas. J’ai passé le reste de mon week-end à pleurer. J’ai perdu 10 kilos (mais je lui ai dit que c’est parce que je réfugiais dans le sport…) par manque d’appétit.
    Clairement je vais mal.
    Je pense moi aussi aller voir un thérapeute, quelqu’un qui m’accompagnerait à allure régulière tout au long de mon cheminement. Quelqu’un qui m’aiderait à proconcer ces mots fatidiques "non, il n’était pas l’homme de ma vie, mais un des hommes de ma vie".
    J’éprouve un fort sentiment d’injustice. Elle l’a pour elle. Elle va bénéficier des apports de la thérapie qu’il fait. Alors que de mon côté j’ai beaucoup souffert pendant 6 ans. Il est manipulateur, nerveux, agressif. J’ai toujours tout pardonné. J’ai toujours soigneusement évité de relever, par peur du conflit. Limite je ne me posais pas la question, estimant que personne n’est parfait.
    Je dois malheureusement le revoir une dernière fois pour un échange d’infos, ce sera très bref. Lui me dit encore qu’en cas de pépin je ne dois pas hésiter à le contacter etc… Il n’a pas l’air de comprendre qu’il faut absolument qu’on coupe les ponts. Que c’est déjà très difficile pour moi, mais que s’il me tente encore plus à garder le contact je risque de craquer (même si on parle uniquement de factures imprévues etc).
    On n’a pas du tout parlé d’elle. Je n’ai pas posé de question et il ne m’a rien dit.
    J’ai juste été étonnée de voir qu’il dépérit, je pensais qu’en étant officiellement avec elle il se remplumerait. Mais on est à peu près dans le même état physique lamentable on dirait.
    Il me dit qu’il ressent lui aussi ces souvenirs sous forme de heurts, quand il passe dans une rue, devant un endroit, en écoutant une chanson etc…
    Les gens, beaucoup de gens, me disent qu’ils se précipitent trop, qu’elle a l’air moins drôle et plus mièvre que moi, qu’il déchantera un jour et viendra peut-être gratter à ma porte.
    Mais j’ai décidé de ne pas me contenter d’un peut-être.
    Même si ça me fait mal. Même si je ne suis prête à rien, ni à être heureuse seule, ni à l’être auprès de quelqu’un d’autre.
    J’ai la chance de bénéficier de beaucoup de soutien. Je sors énormément, j’essaie d’élargir mon cercle de connaissainces, voire me faire de nouveaux amis. Des gens qui ne le connaissent pas (c’est délicat car il est en quelque sorte une personnalité publique).
    Je ne papillone pas, mais je me laisse aller à la tendresse auprès d’autres hommes. Pas grand chose, je ne suis pas prête. Mais mon ego est rassuré.
    Je ne me noie pas dans le boulot mais je ne cours pas après mes jours de repos. Si je pouvais bosser tous les jours je le ferai sans hésiter.
    Mais il y a des choses à faire, même si je me laisse dépasser. Je ne me rappelle plus du dernier jour où j’ai fait le ménage. J’ai des choses à acheter, d’autres à paufiner. Mais je fais tout ça très mécaniquement. Pas par envie mais parce qu’il faut les faire.

    Voilà mon état d’esprit actuel. Vais-je mieux? Je ne peux pas vous dire. J’ai des moments de mélancolie atroces. Des larmes par litres. Des moments où je pense aller mieux et puis non. Je pense à lui à 98% de la journée. Lui, nos souvenirs, elle, eux.
    Et j’en parle, énormément. J’écris beaucoup aussi. J’espère pouvoir relire tout ça dans X temps, quand j’irai mieux.
    Aujourd’hui j’ai 28 ans, je vis seule, je n’ai pas d’homme, pas de bébé, je vais prendre un chat. Une vraie Bridget.
    Lui, mon ex, en aura bientôt 38 et il a décidé de devenir un adulte, enfin, mais aux côtés d’une autre que moi.

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