25 août 2020
C’est le livre qui a beaucoup fait parler en 2004. Justine Levy la fille de Bernard Henry Levy raconte comment son ex mari Raphael Enthoven l’a quitté pour se mettre avec Carla Bruni la compagne de son propre père Jean Paul Enthoven dans son roman Rien de Grave.
Pour des questions évidentes les prénoms ont été remplacés. On lit d’abord ce livre par curiosité, pour l’histoire sordide, pour se dire qu’il y a toujours pire ailleurs.
Puis ce livre nous montre que chacun a ses fragilités, ses failles, son parcours et qu’on est jamais vraiment préparé à surmonter une rupture amoureuse. Parfois on la comprend Louise. Mais surtout ce livre « autobiographique » nous montre qu’on peut toujours se relever même du pire.
« C’est vrai que j’ai eu envie de mourir, aussi, quand Adrien est parti, mais je n’avais jamais été rompue, c’est pour ça. C’est toujours moi qui partais, avant, quand ça ne comptait plus. Alors, je sais qu’on ne peut pas rompre bien. Je sais que c’est toujours atroce, et que ça fait toujours atrocement mal, et que le rompu a toujours le mauvais rôle, et qu’il a toujours tendance à dire les salauds, les méchants, une gentille fille comme moi, un si brave garçon, comment est-ce qu’on a pu nous faire ça à nous ?
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Mais quand même, c’est pas si fréquent un type qui plaque la femme qu’il aime pour faire un enfant avec la fiancée de son père adoré.
Il n’était pas obligé de revenir cet Hippolyte du pauvre, si ? Il n’était pas forcé de la jouer petit salaud plantant son petit poignard dans le dos de ceux qui l’aimaient le plus au monde.
Je me souviens un jour, à Porquerolles, mon père avait dit au sien, quel dommage, avec tout ton talent, que tu n’aies pas fait d’oeuvre, et le sien avait répondu, en le montrant fièrement du doigt, j’ai pas d’oeuvre parce que j’ai un chef-d’oeuvre et mon chef d’oeuvre c’est Adrien.
Quels gâchis, Quelle tristesse ! »
(..)
« Tout ça me semble, si loin, tout à coup. C’est comme une douleur séchée, des plaques de chagrin sclérosé, un grand soupir assourdi, et le regret, juste, de toutes les jolies choses qu’il nous restait à faire et qu’on ne fera plus : faudrait une boule de cristal pour deviner le passé. Attention faut pas être triste non plus. Faut surtout pas que je me remette à pleurer. Si je pleure, je vais tomber. Et ça voudrait dire quoi, tomber amoureuse, tomber malheureuse ?
On ne peut pas tomber un peu. Quand je tombe c’est toujours de haut. »
J’ai honte, et j’ai honte d’avoir honte. J’ai honte de les penser, les mots, et encore plus honte de ne pas pouvoir les dire. J’en ai marre de ce froid en moi. Marre de ne plus avoir ni chaud ni mal. Marre de passer à côté de la vie, du bonheur, du malheur, des gens, des corridas, de la mort. Merde la fausse vie. Merde le noir le silence, l’anesthésie, les chats, les jeans. Il a raison, Pablo. Faut arrêter de pas vivre. Faut arrêter de pas pleurer. Faut arrêter la rétention des larmes, ça va me donner de la cellulite sur le visage, à force. Faut que t’arrêtes d’avoir peut d’être vivante, il m’a dit l’autre jour, à l’aéroport. Chaque fois que tu mets la radio à fond dans la salle de bains, je sais que tu vas pisser.
Faut arrêter, Belle du Seigneur. Faut arrêter l’amour sublime, les amants beaux et nobles et parfaits.
Le matin on est chiffonné, on a mauvaise haleine, c’est comme ça faut accepter, c’est ça aussi la vie. La vie c’est un jour que je quitterai Pablo, ou Pablo me quittera. Je lui préfèrerai quelqu’un ou il en aura marre de moi, et ce sera triste mais ce ne sera pas tragique. Et puis la tristesse passera, elle aussi, comme le bonheur, comme la vie, comme les souvenirs qu’on oublie pour moins souffrir ou qu’on mélange avec ceux des autres ou avec ses mensonges.
« Tu vois Louise, on recommence, il m’a dit ce matin. C’est ça qui compte recommencer. Je ne l’aime pas comme j’aimais Adrien. Je ne l’aime plus comme aiment les enfants. La vie est un brouillon, finalement. Chaque histoire est le brouillon de la prochaine, on rature, on rature, et quand c’est à peu près propre et sans coquilles, c’est fini on n’a plus qu’à partir, c’est pour ça que la vie est longue. Rien de grave »
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26 novembre 2018 at 17 h 23 min[…] A lire notre critique complète du livre. […]