Le quitter ou re-re-tenter

Bonjour,

Je suis un peu perdue, j’ai des sentiments contradictoires et prends une décision et son contraire depuis des jours. Ca m’épuise et j’aurais besoin d’aide pour y voir clair.

J’ai 26 ans et suis depuis 8ans avec un homme de 20ans de plus que moi. Tous les deux, on est d’accord sur le fait qu’au départ on n’était pas faits l’un pour l’autre mais je me suis tellement accrochée et battue pour ce couple que nous avons avancé en nous rapprochant. Maintenant lui pense que nous sommes vraiment faits l’un pour l’autre. Et moi je doute.

Je l’ai quitté environ 4fois et n’ai jamais tenu plus d’un mois mais à chaque fois il revenait en ayant radicalement changé un point important : il était incroyablement jaloux, il ne l’est plus. Le sexe a été nul longtemps, maintenant nos corps se complètent. Il refusait de me prendre la main en public, maintenant il la cherche sans cesse et s’endort en me prenant dans ses bras. Je peux dire aujourd’hui qu’il n’est plus le même homme qu’il y a 8ans, et il cherche toujours à s’améliorer.

De mon côté, j’avais une grave dépendance affective pour lui que j’ai réussi à guérir; j’étais très femme-enfant et suis partie deux ans à l’étranger ce qui lui fait dire qu’à présent je suis une vraie femme. Nos rapports sont différents, et plus sains.

Mais il reste des soucis :
– il manque de confiance en lui et se dévalorise sans cesse, ce qui n’est pas facile à vivre au quotidien (manque de joie de vivre…). De plus, il lui arrive de me faire des réflexions pour me déstabiliser et me faire un peu descendre du pied d’estal sur lequel il me met.
– il peut "oublier" pendant plusieurs jours de m’embrasser, il n’a pas de petites attentions (je suis à l’étranger donc : carte postale, venir me cherche à la gare par surprise…) mais reste très généreux en sorties et Noel/anniversaire et m’emmène en wkd régulièrement (je paye une partie mais moins /voir rien parfois car il gagne 4x plus que moi).
– je voulais deux/trois enfants. Il n’en veut qu’un et encore il a peur, je ne suis pas sûre que ça corresponde à un besoin chez lui (il a déjà une fille et la garde s’est mal passé)
– parfois j’ai l’impression que des discussions plus intellectuelles et philosophiques me manquent (il est plus manuel, prosaique). Nous lisons les mêmes livres, aimons les mêmes films, mais je sais mieux formuler ce que j’en retire que lui et les discussions tournent court parfois. Je m’interroge beaucoup sur le sens de la vie, ai beaucoup de joie de vivre pour profiter de l’existence, et lui traverse un peu les jours sans se poser de questions métaphysiques.
– Enfin, c’est terrible et je m’en veux mais je commence à m’interroger sur la différence d’âge. J’y avais pensé au début mais ne réalisais pas bien. Maintenant, avec plus de maturité et alors qu’il approche 50ans, je me rends compte à quel point ce doit être dur d’être avec qqun de 70ans quand j’en aurai 50, 80/60… je commence à rêver de vieillir avec qqun, et non de survivre des années à qqun. Ca j’aurais dû le prévoir !
– aussi, c’est le premier, et je crois que je me demande comment est l’herbe ailleurs. Si le sexe ne serait pas meilleur (je ne jouis qu’en me caressant moi, il n’y parvient pas, mais bon j’ai un orgasme à chaque fois quand même, est-ce si mal ?), si un autre homme ne serait pas plus proche de mes aspirations…

Donc ça fait beaucoup me direz-vous. Quand je pense à ça, je décide de le quitter, et ça me paraît évident. J’habite à l’étranger, et regarder ses photos ne me fait rien.

Puis je pense à tout ce qui va. Il est venu me voir ce wkd, nous avons envisagé une séparation définitive, ce qui nous a jeté dans un drame sans fond l’un comme l’autre. Il est reparti hier et regarder ses photos me bouleverse à nouveau maintenant. Car il y a des choses qui vont entre nous, et qui sont d’importance :
– je l’aime, toujours. Non, ce n’est pas de l’habitude ni de la dépendance, c’est du bel amour. Il arrive qu’il m’agace, que je cesse de l’aimer sur plusieurs mois, puis nous nous re-séduisons et re-tombons amoureux l’un de l’autre. J’aime ses valeurs, son esprit, son hypersensibilité, je désire son corps et j’aime ses défauts physiques, j’apprécie même nos querelles.
– J’aime la manière dont nous communiquons. Nous sommes très pudiques, et lui-même ne savait pas s’exprimer sur ses émotions. Maintenant nous parlons de tout, sans tabou. A chaque interrogation de ma part, il m’écoute, me prend en considération. Même s’il ne parvient pas à régler le problème, il y travaille toujours. Je lui écrit un mail sur ce qui ne va pas, très long, et il me répond avec des annotations super profondes.
– Notre complicité. Nous nous comprenons sans un mot, nous dépassons nos disputes, nous avons les mêmes projets (même si la taille de la famille diffère). Nous aimons les mêmes loisirs, nous voulons toujours voir les mêmes films, nous louchons sur le même resto dans chaque ville qu’on visite, on a envie du même style de vacances, on aime nos familles et on a apprivoisé nos histoires compliquées. Sexuellement, il y a une tendresse et une communion incroyablement intense, il n’y a plus aucun tabou et après 8ans j’ai l’impression que ça ne fait que commencer, son corps est un territoire que j’ai envie d’explorer toujours même si ça n’est toujours pas parfait !
– La confiance, incroyable, aveugle. On se fera jamais de mal et on sera toujours solides l’un pour l’autre.

Alors, que faire ? Il ne sait pas plus que moi et voit bien qu’il me frustre avec ses manques de marques d’affection et son manque de confiance en lui. Il dit qu’il "y travaille" et c’est vrai, je sais qu’il voit un psy. Jusqu’à présent il s’est toujours amélioré sur tout donc il n’y a pas raison de ne pas le croire ici aussi sauf que ce sont des chantiers bien plus profonds… et après 8 ans on ne peut pas se permettre d’attendre encore des années.

Moi j’ai décidé que cette année on prendrait nos grandes vacances séparément : ça veut dire ne pas se voir pendant 3mois au lieu de toutes les mois. Pour prendre de la distance. J’avais même dans l’idée de le quitter en juin, c’était clair. Mais sa venue ce wkd m’a toute retournée et je ne sais plus.
Lui, il veut qu’on fasse un essai de vie commune quand je rentre en France en octobre. Mais j’ai peur qu’on reparte pour un an de plus, qu’on y croie encore et qu’on s’effondre d’encore plus haut. Et ici j’ai le soutien de mes amis pour affronter ça, en France je serai encore plus seule.

Quand je m’imagine le quitter, je ressens une libération : plein de possibilités qui s’ouvrent. Puis je suis submergée par la douleur : ne plus le voir, perdre notre osmose, impossible !!!
Mais quand du coup j’imagine rester avec lui, je me sens prisonnière : et voilà Taby, tu repars comme en 40, c’est tellement facile de ne pas bouger de là où on est.
Est-ce la peur de vivre qui m’empêche de le quitter, ou le sentiment d’"emprisonnement" est-il normal quand on a connu personne d’autre ? peut-être que c’est juste un caprice.
J’ai peur de prendre la mauvaise décision et de regretter toute ma vie.

Désolée de ce pavé. Avez-vous des avis à la lecture de ce post ?

Merci Merci mille fois par avance !