29 mars 2020
Comme toujours si on en croit les réseaux sociaux, tout le monde fait 2h de yoga par jour, une heure de fitness plus une autre de médiation sans parler de son pain maison meilleur que celui du boulanger. Et surtout, on oublie pas de faire son journal quotidien de confinement en mode Anne Frank du confinement 2.0.
Pourtant ils sont nombreux ceux qui n’ont pas le coeur à l’ouvrage, n’ont pas envie de sur-optimiser cette phase si exceptionnelle dans nos vies mais ce sont ceux qui se mettent le moins en avant.
Alors voici les réponses de la psychanalyste Marie Marvier autour de ce sujet :
Je culpabilise un peu, je n’arrive rien à faire de ce que j’avais prévu depuis le début de confinement comme faire du sport, bricoler ou de la peinture ?
La culpabilité, il faut s’en affranchir. Elle ne sert à rien.
Est-ce normal qu’elle apparaisse dans ces moments là ?
Bien sur que c’est normal. Les réseaux sociaux peuvent être extrêmement soutenants pendant cette période mais ils peuvent aussi être extrêmement destructeurs parce qu’ils nous montrent tous ces gens qui sont extrêmement heureux d’être en confinement : ils s’amusent, ils jouent avec leurs enfants et font des tas de trucs formidables.
Sauf que ça nous montre 5min de leurs vies, ça ne nous montre pas les moments où ils sont entrain de pleurer ou de s’angoisser, où les enfants hurlent, où ils s’engueulent avec leur mari parce que ça fait 8 jours qu’ils sont confinés avec et qu’ils n’en peuvent plus.
Les réseaux sociaux nous montrent un conte de fée sur le confinement.
À l’inverse comment arriver à lâcher prise et ne pas vouloir absolument combler le vide dans son emploi du temps ?
Cela ne va pas durer. Chacun fait comme il peut. Remplir son emploi du temps comme cela, c’est s’abstraire complètement de l’introspection. Hors dans un moment comme celui là on est en mutation et ça va nous changer en profondeur.
Et c’est très important de prendre un peu de temps de retour sur soi qui ne soit pas dans une activité qui nécessite une réflexion externe comme je fais la cuisine ou je fais du sport.
On peut par exemple faire un journal de confinement (comme recommandé dans les conseils pour bien vivre le confinement), on peut faire des activités du type photo de détails dans son intérieur. Faut être un petit peu créatif et se garder ces moments où le psychisme a le temps d’intégrer ce qui est entrain de se passer comme la méditation.
Pourquoi on a l’impression que cette période de confinement rend certaines personnes plus égocentrées en se mettant beaucoup en avant sur les réseaux sociaux
C’est juste que les personnes ont plus de temps. Chacun gère son angoisse avec ce qu’il est, certains vont plus se replier que d’habitude et d’autres vont se mettre en avant plus que d’habitude. Chacun trouve ses solutions à partir de ce qu’il est, ça exacerbe ce que l’on est.
C’est une situation extrême avec laquelle on se révèle avec plus de force.
Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à appeler le 0 800 130 000 numéro national gratuit à appeler pour une aide psychologique pendant le confinement.
Retrouvez la psychanalyste Marie Marvier sur son site web.
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